BRM 600 Rennes-Brest-Rennes les 9 & 10 Juin
Petit retour sur mon BRM 600 organisé par Chantepie ce weekend du 9 et 10 Juin.
Premier 600 pour moi, après le premier 400 organisé par Angers le 27 Mai, et le premier 300 organisé par Thouaré-sur-Loire le 28 Avril.
Le parcours Rennes - Brest - Rennes empruntait la route du PBP sur 550 km environ. Un bel entraînement et une belle entrevue de cet événement.
109 partants par vague de 20 au départ de Chantepie.
Je suis dans la seconde vague.
A 5h00 il faisait beau et chaud, puis à 5h05 on était tous trempés comme des soupes. Orage de compétition n°1.
Les habitués qui ont fini PBP 2007 seront plusieurs à dire qu’ils n’ont jamais vu ça.
C’est vrai que ça ressemblait pas mal aux orages typiques du Sud de la France.
Ceux qui ont fait l’Ardéchoise avec moi l’an dernier doivent se rappeler du petit village ravito sous la tempête ou tout le monde s’abritait à la fin de la seconde étape. C’était kif kif niveau flotte, le vent en moins tout de même.
Bref, on se trompe de route dès le départ, ma faute, car mal indiqué, et que personne, local ou possesseur de GPS n’a dit que c’était le mauvais chemin, sans doute la faute à la pluie.
On retrouve cependant vite le tracé, sans faire demi tour mais en suivant un chemin parallèle avec un habitué que j’accompagnerai jusqu’à l’arrivée.
Au final seulement 3km en plus en faisant un détour. On a géré ça proprement.
On rattrape la 3è vague en reprenant le parcours et on se retrouve à 35/40 cyclos jusqu’au premier contrôle à Vieux-Vy-Sur-Couesnon.
Nous arrivons alors sur le parcours officiel du PBP.
L’allure se gère entre ceux qui veulent rouler et ceux qui accrochent les roues.
Quelques râleurs qui veulent qu’on fassent les descentes à fond, le plat plus vite qu’à fond, mais les montées moins vites que lentement se font entendre, on leur dit de rouler devant si ça ne leur convient pas.
Forcément, ils feront péter le groupe qui se morcelle avant qu’ils ne craquent finalement eux aussi après le contrôle de Loudéac.
Jusqu’à Loudéac la pluie, du moins quand on minimise sa puissance au vu des trombes d’eau, nous refait des coucous aux km 55 et 110, histoire qu’on ne sèche pas.
Le contrôle à Loudéac se fait dans la maison du vélo.
De 20 à l’arrivée à Loudéac, nous sommes donc vite passés à 12 dans les premières côtes, raides, à l’attaque de la partie difficile, tortueuse, et aux indications de directions peu claires de Loudéac à Carhaix.
Le groupe est finalement homogène et on roule bien.
On rattrape même deux lâchés de la première vague qui ont été trop fort pour eux dans les premiers 200 km.
Les mécaniques ont pris cher avec la pluie, les chaînes et dérailleurs sont secs. Ça grince dur, l’effort fourni se sent moins efficace, et surtout, c’est agaçant ces bruits parasites.
La température monte jusqu’à 29°, et nous finalement sommes secs également.
Nous arrivons à 14h10 au contrôle ou la majorité du groupe déjeune.
On repart en direction de Brest.
Sur le parcours un des gars, local de l’étape, veux que l’on s’arrête à 20km de Brest pour prendre un verre dans un bled ou son beau frère nous salut.
La majorité du groupe, soit tout le monde sauf le local et moi, préfère repartir directement et se poser au prochain contrôle de Brest.
A défaut de verre, nous en profitons donc grâce au beau-frère pour faire prendre une rasade d’huile à nos chaines et dérailleurs qui apprécieront au plus haut point.
Nous repartons à deux, tranquillement puis mon compagnon montre des signes de fringale.
Je lui offre un de mes sandwichs, à boire et nous filons finalement jusqu’à La Forest Landerneau pour le contrôle de mi-parcours ou nous retrouvons nos anciens compagnons.
Il est autour de 18h15.
La gestion de la nourriture est je pense le point le plus important sur ce genre d’effort.
J’ai trouvé mon rythme, le type de nourriture et mes quantités par kilomètres lors du 400.
J’étais en autonomie totale pour ce 600, n’ai donc rien acheté par "besoin" ni "envie" de manger sur tout le parcours. Seul un coca à mi chemin pour le plaisir, et un cookie (pas bon en plus) on cassé ma routine suivante.
J’avais par tranche de 150km, 2 barres type Granny (fruits rouges et figue), 2 barre type sablée fourrée à la pâte de fruit (fruits rouges et figue), 2 pâtes de fruit, et 2 petits sandwich salés de 4 bouchées (pain aux céréales, beurre salé, jambon blanc, emmental), ainsi qu’une demie banane. Dans mes bidons, 1de 75cl et 1 de 50cl, de l’eau et une pincée sel.
Dans l’ensemble j’ai trouvé que les autres cyclistes mangeaient trop peu, ou de manière très irrégulière, c’est à dire seulement lors des arrêts peu nombreux.
Revenons au parcours.
La plupart des cyclos se posent littéralement, parce que physiquement fatigués, et atteint par l’effort déjà fournit.
Ils mangent également, et soufflent vraiment. Ils ont trop tirés dans la machine sans suffisamment l’alimenter régulièrement.
De mon côté tout va bien, et je reste debout à marcher pour délasser les cuisses et préparer mes futures rations.
Seul un autre membre du groupe agit comme moi, le berger des premiers kilomètres, Joseph.
Nous souhaitons assez vite repartir, je pense qu’au bout de 20 minutes nous sommes prêt pour le retour, mais nous attendons cependant 4 autres gars pendant 15 à 20 minutes de plus. Nous nous disions que plus on est de fou...
Mal nous en a pris, au sommet de la seconde côte, gravie au train, tranquillement, nous sommes seul, plus personne à l’horizon.
On décide donc de finir à deux, c’est bien, nous roulons de la même façon en lissant les efforts, mais en roulant fort quand même.
Nous sommes très content de voir que le temps se dégage, le ciel est clair puis on arrive à Carhaix sur les coups de 22h.
Trempés...
Un nuage dont la queue traînait nous à attrapé à 5 km du contrôle.
Un chocolat chaud nous remonte le moral.
Arrive la nuit et la partie de parcours compliquée.
A deux, avec 3 lampes avants, et 4 lampes arrières, nous nous retrouvons vite, à cause de l’effet de la pluie, avec seulement 1 lampe avant et 1 lampe arrière fonctionnelles pour deux.
Nous balisons un peu, et entre la route tortueuse, sinueuse, sans marquage, sans indication très claire de direction, une nuit tout aussi noire et le brouillard à couper au couteau qui s’est rajouté sur ça, décidons de rouler calmement, et essayons d’éviter les fossés tant bien que mal.
Heureusement plus de pluie.
Une crevaison arrive tout de même.
Pas d’épine, pas de nid de poule. Non rien de classique.
Il a tellement plu lors des orages passés que ma jante s’est remplie d’eau, la chambre a certainement éclatée sous la pression vu les quantités qui se sont échappée du pneu.
Changement de chambre à la lumière de ma seule lampe avant puis nous repartons.
Mon compagnon montre alors des signes de fatigue, et c’est vrai que l’ensemble des éléments est épuisant.
Nous nous arrêtons dans un bled entre nulle part et ailleurs, ou il se pose 10 minutes pendant que j’en profite pour me couvrir.
On relance ensuite la machine jusqu’à Loudéac.
Contrôle dans la maison du vélo, on se pose la question de la suite à cause des lumières. il est autour de 2h45.
Je suis paré pour repartir, du coup nous y allons à deux. Même technique, une lampe devant et une derrière.
Puis une autre lampe avant revient à la vie et nous relançons la machine un peu plus fort.
M’étant mal alimenté lors de l’étape suivante, je n’osais pas lâcher les mains du guidon ayant peu de l’accident, je montre des signes de fatigue.
Joseph prend les devant et me tractera presque jusqu’à l’arrivée.
Tinténiac, dernier contrôle par carte à 6h10 puis arrivé sur Chantepie à 7h45.
Nous sommes le second groupe.
Les 10 premiers dorment et sont arrivés seulement 1h15 avant nous.
Résultat, 26h45 de trajet, 23h10 de pédalage, donc 3h05 d’arrêt pointage, repos et réparation.
Un bon score selon Joseph.
Pour la petite histoire Joseph est un habitué du PBP.
Il fera son 9è en 2019 à 66ans.
Il n’en a pas raté un seul depuis son premier en 87, et à fait seulement 48h lors de sa meilleure édition.
Une machine qui n’a cette année depuis qu’il est à la retraite que 15000km de roulage depuis le premier janvier, et surtout un très bon professeur de route pour préparer le PBP.
Les courbatures sont bien passé, le trajet vélo pour aller bosser ce matin à bien aidé à détendre les cuisses, et les dodos se sont bien enchaînés depuis hier.
Vivement le prochain long brevet.
Thierry Favreau - 11/06/2018